vendredi 21 septembre 2012

LONDON FASHION WEEK SS13: LA SUITE


La Fashion Week londonienne est peut-être terminée mais pour encore une saison consécutive nous avons eu droit aux défilés les plus créatifs de toutes les semaines de la mode réunies. Retour donc sur les podiums qui nous ont marqué.

Nous avons découvert David Koma l’année dernière lorsque nous avons reçu l’invitation pour son défilé et depuis nous sommes devenus des fans. Sa collection Spring/Summer 2013 aurait pu représenter la garde robe de Scarlett Johansson dans Match Point puisque le créateur a voulu revisiter la robe de tennis. Pari réussi ! Koma a présenté des tenues sexy et modernes en évitant de tomber dans le kitsch ou le cliché. Ses pièces étaient parfaitement géométriques, sculpturales et graphiques avec une utilisation parfaite du cuir, de la soie et du jersey. Jeu, set et match ! 


Si David Koma s’est inspiré des terrains de Wimbledon, Erdem lui a choisi Zenna Henderson, une des premiers écrivains femmes de science-fiction. Ses personnages, The People, seraient des réfugiés d’une lointaine planète accidentellement atterris sur terre. Erdem a donc imaginé à quoi ces femmes extraterrestres pourraient ressembler lorsqu’elles essayeraient d’adapter leurs tenues aux femmes terriennes. Pour renforcer l’aspect « étrange », le créateur a choisi d’incorporer du python et d’utiliser une palette étonnante de couleurs mélangeant pastels et couleurs donnant l’impression d’un épouvantable gaz toxique. Les silhouettes étaient inspirées des années 1950, années où Henderson a écrit ses premiers romans. Ce que Erdem a su garder, et nous lui en sommes reconnaissant, est la sublime attention portée au détail qui a fait de lui un des créateurs les plus en vogue de Londres. 

 
Personne d’autre n’incarne mieux la scène avant-gardiste londonienne que Louise Gray. Source d’inspiration pour beaucoup de jeunes créateurs, la designer incarne la créativité et la rupture des frontières et des limites de la mode britannique, qui manque tellement à Paris ces dernières années. Issue de la très prestigieuse Central Saint Martins, Louise Gray a présenté une collection pour le Printemps/Ete 2013 dans laquelle elle prouve à quel point elle maîtrise les techniques de l’imprimé et l’innovation textile. Tout comme chez Westwood, les mannequins avaient le visage peint donnant l’impression d’une bande dessinée pour le moins sérieuse. En France où les codes de la mode et du goût sont différents de ceux d’Outre-Manche, on aura probablement dû mal à apprécier à sa juste valeur une collection so british ! 

Dans la même vague que Louise Gray s’inscrit le duo de créateurs Meadham Kirchhoff, qui a présenté un défilé décadent et excentrique. Le but des créateurs était de ne pas avoir de but. Le thème était l’opulence et le luxe et devant nous ont défilé des mannequins ressemblant à des aristocrates du XVIIIème enveloppées de tissus luxueux, rembourrées de fleurs et ressemblant au final à de gigantesques cupcakes. Si le but de la mode est de créer du beau artistique, alors Meadham Kirchhoff ont réussi leur pari. Encore faut-il adhérer à leur définition du beau…


Pour terminer, un des coups de cœur du blog. Burberry Prorsum. Cette année il s’agissait de bien plus qu’un simple défilé. En effet mis à part le show physique, le défilé était retransmis en streaming dans le nouveau flagship store de Regent Street ainsi que sur le site Internet de la maison. Christopher Bailey, le DA de la maison a affirmé que si les gens s’arrêtent pour voir son défilé sur le net ou dans la gigantesque nouvelle boutique, il faut leur donner une bonne raison de le faire. Et c’est ce qu’il a fait. Malgré les récentes difficultés boursières de la marque, le spectacle était au rendez-vous avec pour thème « Corsets et capes ». Les looks semblaient sortir tout droit d'un film et le trench classique était revisité dans toutes les formes et couleurs. Les silhouettes inspirées des années 1940 renvoyaient l’image d’une mode britannique glamour, tellement différente de la mode de Louise Gray ou Meadham Kirchhoff. La ligne créative de la marque et de Bailey ne peut être plus claire. Burberry, empêtré dans une image classique et axé vers le côté ‘pratique’ de ses vêtements, essaie de s’en détacher et de s’affirmer comme une marque ultra-branchée et connectée. La preuve ? La nouvelle géante boutique de la marque, ultra-technologique. Le show était fun, l’idée est fun, reste à voir si les ventes vont suivre.

Et ainsi se termine encore une semaine de la mode londonienne. Restez connectés, Paris approche et nous attendons avec impatience le nouveau Saint Laurent by Hedi Slimane et le Dior de Raf Simons. Quant à moi je retrouve bientôt pour de nouvelles aventures, so british !

M. from London

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